dimanche 4 novembre 2012

Réponse de Jean-André Lasserre à l'assemblée des femmes socialistes dans les Hauts-de-Seine

Pour télécharger la réponse au format PDF, cliquez ici



A l’Assemblée des Femmes 92
Chères Camarades, Chers Camarades,

Si votre démarche a retenu mon attention, c’est qu’elle partait d’un constat objectif : la sous-représentation des femmes parmi les élus du département et dans nos instances.
Fixer un objectif de parité ne doit pas être une phrase de Congrès qui, passé celui-ci, vient se placer au rang des grands principes que l’on contourne au nom d’un prétendu pragmatisme.
Fixer un objectif de parité, c’est donner les moyens aux instances que j’aspire à diriger, de mettre en œuvre la parité réelle.

1.  La parité parmi les élus
Notre parti a la chance de désigner ses candidats la plupart du temps par un processus démocratique, dont le dernier acte est le vote des militants.
Néanmoins, avant d’y parvenir, nos instances se réunissent pour réserver un certain nombre de territoires ou de circonscriptions à des femmes, à parité.
C’est à cet instant que nous voyons surgir de nombreuses variables, de nombreux critères, qui aboutissent à ce qu’aujourd’hui, nous ayons 4 hommes sur 5 parlementaires, dont deux cumulent avec des postes de Maire.
Quelle illustration de la place qui aurait pu être faîte aux femmes. Mettre fin au cumul des mandats, c’est favoriser la parité.
C’est parce qu’aucun critère objectif, accepté par tous, n’est prépondérant, que l’on aboutit à une parité des candidatures et un déséquilibre du nombre d’élus.
Parce que lorsque la parité n’est qu’une approche quantitative et pas qualitative, elle aboutit à cet échec, je proposerai au Secrétaire Fédéral au Droit des Femmes, de réunir une Commission dès après le Congrès, en charge de définir ces critères qui pourraient être notamment : le renouvellement, l’utilité politique, la connaissance du territoire et son enracinement … 
Aucun critère ne devra de facto exclure une candidature féminine. Je pense que nos Camarades doivent pouvoir se présenter partout où elles le souhaitent.
Cette Commission sera composée de la Secrétaire Fédérale aux élections, du Premier Secrétaire Fédéral, mais aussi du Secrétaire Fédéral aux Sections, qui aura en charge de consulter les nouveaux Secrétaires de section sur ce sujet.
A l’issue des travaux de cette Commission, il sera proposé au Conseil fédéral, d’adopter ces critères qui deviendront opposables à tous.
Cette Commission deviendra, à terme, statutaire. Nous en ferons voter la création et la composition par le Conseil fédéral. Elle sera représentée dans tous les débats, sur tous les sujets.  Je ne considère pas qu’il y ait des sujets féminins et d’autres masculins en politique.
Sur les scrutins de liste, nous avons trop souvent constaté que les femmes socialistes étaient sacrifiées au profit des partenaires. Nous ne pouvons certes pas choisir les candidats de nos partenaires, mais il faudra poser comme préalable à toute négociation que nous en ressortions avec autant d’élus socialistes hommes que femmes. Il reviendra donc à nos partenaires de proposer des candidatures paritaires.

2.  La parité dans les instances
Au-delà de son caractère statutaire, elle doit également être un atout, un apport d’une autre vision sur des sujets que l’on pense masculins. Pour ma part, je ne connais aucun sujet qui puisse être mieux abordé par un genre ou par l’autre.
Cette réalité et sa traduction dans les faits seront source d’un équilibre politique et de vision entre les membres des instances fédérales.
Les femmes ne doivent plus être positionnées par les caciques, les barons, les anciens, les cumulards, ces hommes qui connaissent les règles de fonctionnement du parti et «placent » des femmes pour leur seul affichage quand elles sont sans risque pour eux, alors que celles-ci ont toute la compétence pour prétendre à des fonctions.
Mieux formées à nos règles de fonctionnement, les femmes pourront émerger en toute indépendance ...

3.  Et les femmes non socialistes ?
Dans le cadre du FORUM 92 qui sera organisé chaque année, nous recevrons les Associations du département et les réseaux de travailleurs sociaux qui œuvrent pour les droits des femmes et leur défense.
Nous les écouterons et serons également présents pour participer aux débats et aux actions qu’elles organisent.
Mais nous ne devons pas nous en tenir au soutien. Nous devons tenir notre rôle de relais entre le Gouvernement et elles. Nous devons leur dire que nous soutenons les PMI dans le Département face au démantèlement du réseau à l’œuvre actuellement, nous devons leur faire savoir que l’IVG remboursée à 100 %, c’est le gouvernement socialiste, que la contraception gratuite pour les 15-18 ans, c’est le gouvernement socialiste.
Nous devons être les relais de leurs demandes en terme de formation tout au long de la vie, de reconnaissance de leur travail, de la revendication de salaire égal à travail égal, de leur lutte contre le travail à temps partiel imposé, de leurs demandes de soutien lorsqu’elles élèvent seules leurs enfants : problèmes de versement de pensions alimentaires, problèmes de logement, de transport, …
Elu Premier secrétaire fédéral, je serai de tous les débats et de tous les engagements sur ces sujets.
Que nos paroles deviennent des actes concrets, c’est ainsi que nous gagnerons la confiance des femmes et que nous pourrons les soutenir efficacement dans nos villes et notre département qui a trop tendance à se désengager des sujets sociaux et sociétaux.

Amitiés socialistes
Jean-André LASSERRE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire