A l’Assemblée des Femmes 92
Chères Camarades, Chers Camarades,
Si votre démarche a retenu mon attention, c’est qu’elle partait d’un constat objectif : la sous-représentation des femmes parmi les élus du département et dans nos instances.
Fixer un objectif de parité ne doit
pas être une phrase de Congrès qui, passé celui-ci, vient se placer au rang des
grands principes que l’on contourne au nom d’un prétendu pragmatisme.
Fixer un objectif de parité, c’est donner les moyens aux
instances que j’aspire à diriger, de mettre en œuvre la parité réelle.
1. La parité parmi les élus
Notre parti a la chance de désigner
ses candidats la plupart du temps par un processus démocratique, dont le
dernier acte est le vote des militants.
Néanmoins, avant d’y parvenir, nos instances
se réunissent pour réserver un certain nombre de territoires ou de
circonscriptions à des femmes, à parité.
C’est à cet instant que nous voyons
surgir de nombreuses variables, de nombreux critères, qui aboutissent à ce
qu’aujourd’hui, nous ayons 4 hommes sur 5 parlementaires, dont deux cumulent
avec des postes de Maire.
Quelle illustration de la place qui
aurait pu être faîte aux femmes. Mettre fin au
cumul des mandats, c’est favoriser la parité.
C’est parce qu’aucun
critère objectif, accepté par tous, n’est prépondérant, que l’on aboutit à une
parité des candidatures et un déséquilibre du nombre d’élus.
Parce que lorsque la parité n’est
qu’une approche quantitative et pas qualitative, elle aboutit à cet échec, je proposerai au Secrétaire Fédéral au Droit des Femmes,
de réunir une Commission dès après le Congrès, en charge de définir ces
critères qui pourraient être notamment : le renouvellement, l’utilité
politique, la connaissance du territoire et son enracinement …
Aucun critère ne devra de facto exclure
une candidature féminine. Je pense que nos
Camarades doivent pouvoir se présenter partout où elles le souhaitent.
Cette Commission sera composée de la
Secrétaire Fédérale aux élections, du Premier Secrétaire Fédéral, mais aussi du
Secrétaire Fédéral aux Sections, qui aura en charge de consulter les nouveaux
Secrétaires de section sur ce sujet.
A l’issue des travaux de
cette Commission, il sera proposé au Conseil fédéral, d’adopter ces critères
qui deviendront opposables à tous.
Cette Commission deviendra,
à terme, statutaire. Nous
en ferons voter la création et la composition par le Conseil fédéral. Elle sera
représentée dans tous les débats, sur tous les sujets. Je ne considère pas qu’il y ait des sujets
féminins et d’autres masculins en politique.
Sur les scrutins de liste, nous avons
trop souvent constaté que les femmes socialistes étaient sacrifiées au profit
des partenaires. Nous ne pouvons certes pas choisir les candidats de nos
partenaires, mais il faudra poser comme préalable à toute négociation que nous
en ressortions avec autant d’élus socialistes hommes que femmes. Il reviendra
donc à nos partenaires de proposer des candidatures paritaires.
2. La parité dans les instances
Au-delà de son caractère statutaire,
elle doit également être un atout, un apport d’une autre vision sur des sujets
que l’on pense masculins. Pour ma part, je ne connais aucun sujet qui puisse
être mieux abordé par un genre ou par l’autre.
Cette réalité et sa
traduction dans les faits seront source d’un équilibre politique et de vision
entre les membres des instances fédérales.
Les femmes ne doivent plus être
positionnées par les caciques, les barons, les anciens, les cumulards, ces
hommes qui connaissent les règles de fonctionnement du parti et «placent »
des femmes pour leur seul affichage quand elles sont sans risque pour eux,
alors que celles-ci ont toute la compétence pour prétendre à des fonctions.
Mieux formées à nos
règles de fonctionnement, les femmes pourront émerger en toute indépendance ...
3. Et les femmes non socialistes ?
Dans le cadre
du FORUM 92 qui sera organisé chaque année, nous recevrons les Associations du département et les réseaux de travailleurs
sociaux qui œuvrent pour les droits des femmes et leur défense.
Nous les écouterons et serons
également présents pour participer aux débats et aux actions qu’elles
organisent.
Mais nous ne devons pas
nous en tenir au soutien. Nous devons tenir notre rôle de relais entre le
Gouvernement et elles.
Nous devons leur dire que nous soutenons les PMI dans le Département face au
démantèlement du réseau à l’œuvre actuellement, nous devons leur faire savoir
que l’IVG remboursée à 100 %, c’est le gouvernement socialiste, que la
contraception gratuite pour les 15-18 ans, c’est le gouvernement socialiste.
Nous devons être les
relais de leurs demandes
en terme de formation tout au long de la vie, de reconnaissance de leur
travail, de la revendication de salaire égal à travail égal, de leur lutte
contre le travail à temps partiel imposé, de leurs demandes de soutien
lorsqu’elles élèvent seules leurs enfants : problèmes de versement de
pensions alimentaires, problèmes de logement, de transport, …
Elu Premier secrétaire fédéral, je serai de tous les débats et
de tous les engagements sur ces sujets.
Que nos paroles
deviennent des actes concrets,
c’est ainsi que nous gagnerons la confiance des femmes et que nous pourrons les
soutenir efficacement dans nos villes et notre département qui a trop tendance
à se désengager des sujets sociaux et sociétaux.
Amitiés socialistes
Jean-André
LASSERRE
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